Nous sommes de retour!

mercredi 8 juillet 2009

Veiller le 4 juillet...

Ce premier billet de ma part ne pouvait que publier un événement unique qui n'arrivera très probablement qu'une seule fois dans ma vie. Comme Benthos l'a narré précédemment, en ce 4 juillet, jour de l'Independance Day, nous arrivons dans la petite ville de Willrouriams, en Arizona, préalablement choisie pour son emplacement aux portes du parc du Grand Canyon.

À l'arrivée, nous tombons sous le charme: c'est la parade du 4 juillet. Oubliez chars allégoriques, animaux géants gonflés à l'hélium et structures de ballon, pensez tracteurs John Deere verts et jaunes, pick-ups rouillés et demi-camions avec rack de foin à l'arrière conduits par des volontaires barbus et/ou portant un chapeau de cowboy. Du bonheur en canne! De ce fait, cinq d'entres nous descendirent du VR pour suivre la parade et marcher jusqu'à l'hôtel.

Personnellement, je fondis d'amour pour ce petit village au fur à mesure que nous le traversions, et ce n'est même pas ironique. Jamais je n'avais vu autant d'êtres aussi authentiques. Souriants, aimables, bien affalés sur leur chaise pliante en bord de route, drapeau Star Splanged Banner à la main, les Williamois nous étaient éminemment sympathiques. La ferveur ambiante eut tôt fait de m'emporter et j'entrepris de chercher un drapeau américain. Eh oui! Vous l'auriez fait aussi si vous aviez été à ma place. Flash réussit à nous en têter deux.

Malheureusement, dans l'empressement, nous avons omis de prendre un appareil-photo, alors impossible de vous montrer à quoi ressemblait l'événement. Toutefois, je vais tâcher de décrire du mieux que je peux quelques "chars":

- Médaille de bronze: un tracteur joliment drapé de rouille tirant une petite remorque sur lequel une poupée à tête de citrouille (!) articulée mécaniquement qui pompe une petite pompe à eau.

- Médaille d'argent: un autre tracteur, jaune et vert celui-là, conduit par un pimpant vieillard à barbe blanche touffue et salopette de jeans, qui tire un autre tracteur d'époque dans un trailer

- Médaille d'or: un pick-up qui tire une charette dans laquelle Little Miss Williams County, une petite blondinette frisée de 8 ans en jupe blanche, bustier rouge et bleu pailletée, danse un petit set-carré

La soirée s'annonçait excellente et elle le fut. La douche fut salvatrice et le repas, pris sur le patio de l'hôtel Travelodge, somptueux de par sa nécessité, car il était 20h. Afin de pouvoir mouiller nos gorgotons de bonne bière américaine, je m'enquis de la présence d'un quelconque dépanneur. La dame de la réception me suggéra le gaz-bar local, en diagonale de l'hôtel, gaz-bar qui s'avérera être un gaz-bar mexicain, avec film de Will Smith traduit en espagnol et pub de Red Bull aussi. Nous réussîmes tout de même à trouver deux sortes de bières (Grand Canyon et Budweiser Premium Ale). Arizona baby!

On jase, on jase mais des heures de route, pas de sommeil et 3 bières, c'est suffisant pour mettre de bonne humeur! C'est donc animés d'un sentiment festif que Buzz, Flash, Evelyne et moi partons marcher dans les rues de Williams, entre autres à la recherche d'un bar où perpétuer les célébrations. Nous marchons quelques pas et nous les avons vus: accoudés au comptoir, deux hommes en jeans, chemise, débardeur, foulard et chapeau de cow-boys qui semblaient heureux de la vie eux aussi. Mâchoire à terre. Frétillements. Rapide concertation à savoir si nous allions oser le geste d'entrer et s'asseoir avec eux. Décision positive. Ohé lancé aux deux autres: "C'est là que ça se passe!!".

Les deux cow-boys étaient, pour tout vous dire, déguisés. Ils étaient habillés de la sorte depuis le matin pour une reconstitution d'une photo prise il y a une centaine d'année. Mais tout de même, ils valaient le coup d'oeil. Flash et moi eurent tôt fait de lier conservation avec chacun d'eux. Le "mien" s'appelait Manual Gonzalez, surnommé Mingus, et était retraité d'une carrière de suppléant en enseignement et "range shooter" à ses heures. Cow-boy philosophe, ses deux scotches lui tirèrent des envolées lyriques sur la vie, dont j'aimerais bien me souvenir des mots exacts, mais mon mojito m'en empêchit. :-)

À un moment donné de la soirée, le bar-man, DJ à ses heures, mis une cassette (j'vous niaise même pas, une cassette) dans son petit lecteur et emplit son bar de Chuck Berry. Su-bli-me. Nous continuâmes de discuter de choses et d'autres, des étapes de notre trajet et du Canada, pays qui fait pâmer mon cow-boy d'envie, de gestion de l'eau en Arizona (on sort pas l'ingénieur de la fille, hein!) et de l'histoire de Williams. À 1h, le bar-man annonce son last-call. Victoire! On a réussi à fermer un bar en Arizona. C'est ainsi que le coeur gorgé de fierté, l'air imbécilement ravi par la magie (!) de la soirée, nous retournâmes à l'hôtel. Jamais la journée du 4 juillet n'aura été aussi chère à mon coeur! :-) GG, Williams!

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